26/7/2025

Ado en souffrance : restaurer le lien à soi

Quand un ado perd le lien aux autres, il faut d’abord restaurer le lien à soi. Corps, langage et conscience pour retisser sa présence au monde.

Par Jean-Paul Lugan, psychologue, coach, expert en préparation mentale et auteur de « Santé mentale, la méthode M.I.N.D à portée de tous » – 26 juillet 2025

Il est venu me voir en désespérance. Un ado refermé sur lui-même, vidé de ses ressources, rongé par un mal-être profond. Son constat était aussi simple que déchirant : « À force d’aller mal, je me suis isolé. Et maintenant… je ne sais plus créer du lien. »

Comme beaucoup de jeunes aujourd’hui, il ne souffre pas seulement d’un manque de relations sociales. Il souffre surtout d’un effondrement intérieur. Son rapport au monde s’est distendu, parce que son rapport à lui-même s’est brisé.

Mon premier travail, c’est de l’aider à comprendre ce qui lui fait défaut. Car sans compréhension, pas de transformation. Je l’aide à remettre des mots sur ce qu’il vit, à clarifier ce qu’il ressent, à reconstruire une pensée plus juste. Parce qu’un esprit qui comprend mieux, ressent mieux. Et agit mieux. Je m’appuie pour cela sur un principe fondamental : bien penser, bien ressentir, bien agir. C’est un triptyque mental que j’enseigne aussi bien aux dirigeants qu’aux jeunes. Car ce n’est pas l’âge qui protège, c’est la conscience qu’on a de soi. Mais ce travail ne peut se limiter à la sphère cognitive.

Chez de nombreux ados, le corps s’est effacé. Leur posture, leur regard, leur énergie sont affaissés. Le corps ne rayonne plus, il ne parle plus. Et quand le corps n’est plus en lien, il n’attire plus. Or, sans présence physique, sans ancrage, le lien social devient inaccessible.

C’est pourquoi j’ai fait appel à deux de mes partenaires avec qui nous avons monté un programme spécifique pour ados : un coach sportif et un coach en technique de l’acteur. Ensemble, nous l’aidons à reprendre possession de son corps. À retrouver sa verticalité, son énergie, sa capacité à occuper l’espace. Bouger, respirer, s’exprimer, ça n’est pas secondaire : c’est vital. C’est le socle silencieux de toute confiance en soi.

Progressivement, le jeune reprend conscience de lui. Il apprend à habiter son corps, à reformuler ses pensées, à accueillir ses émotions sans peur. Ce processus n’est pas magique. Il est exigeant. Mais il est profondément réparateur.

Un ado ne peut créer du lien que s’il se sent à nouveau capable d’être en lien. Et pour cela, il doit d’abord se sentir exister. Par la pensée, par le mot, par le souffle et par la posture. Il doit redevenir présence.

C’est ainsi qu’on soigne le mal-être des jeunes : en leur rendant leur pouvoir d’être au monde.

Ces constats sont le fruit d’un double regard : celui de la recherche et celui du terrain, affûté au fil des ateliers que j’anime auprès de dirigeants, managers, collaborateurs, et d'ados autour des enjeux de santé mentale, de management de soi et des autres, et dans une logique de prévention des risques psychosociaux.

Je suis Jean-Paul Lugan, psychologue, coach, préparateur mental et auteur du livre Santé mentale, la méthode M.I.N.D à portée de tous.

📖 Consulter mon livre : Santé mentale, la méthode M.I.N.D à portée de tous
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