Fatigue chronique : il est temps de récupérer pour de vrai

Écrit par Jean-Paul Lugan, psychologue, coach, préparateur mental et formateur en leadership de soi et des autres — le 25-11-2025

La fatigue fait partie de la vie, mais lorsqu’elle dure, s’intensifie, perturbe le travail, la vie personnelle ou la santé mentale, elle devient un véritable sujet clinique et humain. Elle n’est pas un caprice du corps : c’est une information essentielle, un signal à prendre en compte, pas à ignorer. Et spoiler : non, “tenir encore un peu” n’a jamais été un traitement médical validé.

Quand la fatigue devient une véritable souffrance au travail‍

Sur le plan médical, la fatigue correspond à une diminution des capacités physiques et mentales lorsque les mécanismes de récupération sont dépassés. Elle n’est pas un signe de faiblesse, mais un mécanisme d’alerte.

Au travail, elle peut se traduire par une baisse de concentration, des erreurs inhabituelles, une irritabilité croissante, une perte de motivation ou une impression d’effort permanent. Lorsque performer demande un coût intérieur démesuré, ce n’est plus un inconfort, mais un signal biologique. Si votre cerveau réclame des vacances à 10h12, il essaie peut-être de vous dire quelque chose.

Quand la fatigue chronique devient une véritable souffrance personnelle

La fatigue persistante peut avoir de multiples origines, parfois entremêlées :

• Carence en fer ou autres déficits nutritionnels
• Respiration insuffisante ou trop superficielle, limitant l’oxygénation des tissus
• Insomnies, réveils nocturnes, sommeil non réparateur
• Surcharge mentale, anxiété, ruminations, hypervigilance
• Surcharge physique, manque de récupération entre les efforts
• Stress chronique, tensions émotionnelles, sollicitations continues
• Habitudes alimentaires ou digestives inadaptées

La difficulté n’est donc pas seulement d’avoir assez d’énergie, mais de permettre au corps d’en produire, d’en absorber et d’en faire circuler suffisamment — un peu comme une batterie de téléphone qui passe sa vie en mode économie d’énergie.

La fatigue chronique peut conduire au burn-out

Lorsqu’elle s’installe sans être identifiée, comprise ni accompagnée, la fatigue peut évoluer vers un épuisement émotionnel, cognitif et physique : le burn-out. Il ne survient pas d’un coup. Il se construit progressivement, lorsque l’on continue à avancer alors que tout indique qu’il faudrait ralentir.

Reconnaître, mesurer, réagir : c’est déjà prévenir. Mieux vaut lever le pied que finir à l’atelier révision complète.

‍Quand la respiration fatigue le corps au lieu de l’aider

‍Une respiration haute, rapide ou saccadée n’apporte pas suffisamment d’oxygène aux cellules du corps. Les tissus — muscles, cerveau, organes — fonctionnent alors en sous-régime, ce qui renforce l’épuisement, la confusion mentale, la nervosité et la perte d’élan.

Respirer lentement, par le nez, bas dans le ventre, avec une expiration plus longue, est un moyen simple, gratuit et immédiat de restaurer l’énergie. Aucune application à télécharger.

Pourquoi l’acupression est un allié puissant contre la fatigue

‍Certaines fatigues ne proviennent pas d’un manque d’énergie, mais d’une énergie bloquée. Stress, émotions non exprimées, digestion difficile, effort excessif, pensée compulsive… autant de facteurs peuvent ralentir la circulation interne et créer stagnation, lourdeur, tensions et lassitude.

L’acupression stimule des points précis du corps afin de libérer ces blocages, rétablir la fluidité, apaiser le mental, soutenir la récupération naturelle. Douce, accessible, non invasive, elle constitue un outil précieux de libération physique et psychique — même pour ceux qui pensent “je n’ai pas le temps”.

Quelques points d’acupression pour retrouver de l’élan

(Pression douce, respiration lente, 1 minute par point — stopper si douleur)

• E36 – sous le genou : tonifie l’énergie générale et la vitalité
• VC4 – bas-ventre : recharge l’énergie profonde, la “batterie” du corps
• C7 – pli du poignet côté auriculaire : apaise l’épuisement émotionnel et mental
• C5 – face interne de l’avant-bras, au-dessus du poignet : régule le mental, apaise l’agitation et favorise la récupération nerveuse
• VC12 – centre de l’abdomen : utile en cas de fatigue digestive ou lourdeur
• VB38 – face externe de la jambe, au-dessus de la cheville : aide en cas de jambes lourdes, de stagnation et de sensation de “corps plombé”

‍À retenir

‍La fatigue n’est pas un adversaire — c’est un messager. La reconnaître, l’évaluer, la traiter et en comprendre les causes, c’est protéger sa santé, son équilibre émotionnel, sa performance et son avenir.

Une énergie durable ne s’improvise pas : elle se construit, respiration après respiration, décision après décision. Le futur appartient aux personnes reposées — et non aux zombies motivés.

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La santé mentale et physique n’est pas un luxe, mais une compétence.