Par Jean-Paul Lugan, psychologue, coach, expert en préparation mentale et auteur de « Santé mentale, la méthode M.I.N.D à portée de tous » – 22 aout 2025

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On entend souvent : « Pour retrouver la sérénité, partez au bord de la mer, en pleine nature ou dans un monastère. »
C’est vrai, c’est agréable. Mais soyons honnêtes : la vie réelle n’a rien d’un ashram.

Au travail, la mer n’est pas turquoise, elle est agitée : mails qui pleuvent, collègues qui interpellent, deadlines qui se bousculent, bruit, lumière artificielle, agitation constante.
C’est là que le mental doit tenir. C’est là qu’il faut s’entraîner.

Le vrai terrain, ce n’est pas la montagne

Quand j’ai passé mon professorat de yoga, j’étais plongé dans le calme absolu d’un monastère hindouiste. Un cocon de silence, de chants et de méditation.
Mais une question m’a vite frappé : « Que se passera-t-il quand je reviendrai dans le tumulte du quotidien ? »

La réponse est simple : si l’on s’entraîne seulement dans des conditions idéales, on risque de perdre tous ses repères une fois confronté au bruit, à la pression, aux irritants du monde réel.

J’ai alors fait une autre expérience : apprendre à méditer sur une terrasse parisienne, avec le vacarme de la circulation, les conversations des passants, les klaxons, les bruits de travaux… En bref, tout ce qui rend Paris si bruyante.
C’est là que j’ai compris que la méditation – et plus largement la préparation mentale – doit pouvoir s’ancrer dans le chaos, pas seulement dans le silence.

C’est comme un footballeur qui ne s’entraînerait que sur du synthétique… alors que les matchs se jouent sur du gazon, sous la pluie, devant des supporters bruyants. Aucun entraîneur n’accepterait ça.

Le chaos comme terrain d’entraînement

La meilleure préparation mentale n’est pas une bulle artificielle.
Elle se vit dans les conditions réelles :

• bruit de l’openspace,
• interruptions imprévues,
• tensions d’équipe,
• deadlines mouvantes,
• lumière agressive,
• agitation ambiante.

Car c’est au milieu de ce tumulte que la capacité à rester centré, calme et efficace devient une compétence stratégique.

Apprendre à respirer, à prioriser, à réguler son énergie dans le chaos, c’est se préparer à l’imprévisible.
Apprendre à le faire seulement au calme, c’est se préparer… à être pris de court.

Former le mental comme un muscle

Le mental se travaille comme un muscle.
Il ne se renforce pas dans le confort, mais dans l’effort.
On ne devient pas plus résilient en fuyant le bruit, mais en apprenant à trouver sa bulle intérieure même au cœur du bruit.

C’est pourquoi mes formations, ateliers et coachings plongent les participants dans des conditions réelles, celles qui irritent et bousculent. Non pas pour les briser, mais pour leur donner des outils immédiatement applicables dans leur quotidien professionnel.

Car le bien-être mental n’est pas une parenthèse hors du monde.
C’est une compétence qui s’entraîne et qui s’applique au quotidien, même sous pression.

La vraie gestion du stress, c’est celle qui permet de rester debout dans la tempête, pas seulement de flotter sur un lac tranquille.

Écrit par Jean-Paul Lugan, psychologue, coach, expert en préparation mentale et auteur.

📖 Mon livre : « Santé mentale, la méthode M.I.N.D à portée de tous  »
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‍Prendre soin de soi n’est pas un luxe, c’est une compétence.