8/12/2025
Bien-être : millions dépensés, mental en berne
Les entreprises investissent dans le bien-être, mais la santé mentale se dégrade. Découvrez pourquoi ces actions échouent et quelles solutions renforcent vraiment la résilience.
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Par Jean-Paul Lugan — psychologue, coach, préparateur mental, spécialiste de la résilience en entreprise - 8 décembre 2025
Santé mentale : un paradoxe qui s’installe
Près de la moitié des travailleurs européens déclarent une charge de travail excessive, 34 % ne se sentent pas reconnus et 16 % font face à des violences ou du harcèlement verbal.
Dans le même temps, les entreprises européennes ont investi près de 17 milliards d’euros en dispositifs de bien-être.
Et pourtant, la santé mentale continue de plonger.
Les chercheurs parlent d’un paradoxe persistant : plus l’entreprise investit dans le bien-être, moins les salariés semblent aller bien.
On pourrait croire à une mauvaise série Netflix, mais non : c’est la réalité quotidienne de millions de travailleurs.
Mal-être au travail : quand le bien-être devient un cache-misère
Massages express, ateliers respiration, sessions pleine conscience, pauses “détente”, stages de survie…
Ces initiatives font du bien sur le moment.
Mais elles n’apportent aucune transformation durable.
Ces dispositifs n’agissent ni sur :
• les causes externes au salarié : désorganisation, manque de moyens, surcharge, management défaillant ;
• les causes internes : perte de sens, démotivation, faible estime de soi, fatigue chronique, anxiété, compétences sociales fragiles, ego blessé…
En clair : on repeint les murs alors que les fondations s’effritent.
C’est joli, mais le bâtiment continue de s’affaisser.
Un salarié détendu pendant 30 minutes n’est pas un salarié préparé à affronter huit heures de contraintes.
Quand les recettes miracles aggravent le mal-être
Un deuxième paradoxe, plus subtil mais tout aussi destructeur, s’installe : les salariés finissent par croire à ces solutions miracles.
On leur promet qu’un massage, une respiration guidée ou un stage découverte de soi en forêt va résoudre leur stress.
Ils y croient — et comment leur en vouloir ?
Puis vient le retour au réel : l’outil ne règle ni leurs problèmes externes (pression, conflits, manque de reconnaissance), ni leurs problèmes internes (peurs, ruminations, difficultés d’adaptation).
Le stress revient, intact.
Et l’espoir, lui, s’effrite.
La déception s’ajoute alors au mal-être, créant une deuxième couche de souffrance qui fragilise encore davantage la santé mentale.
Un outil inadapté n’est jamais neutre : il abîme le symptôme… et l’espérance.
Pourquoi ces actions échouent (et pourquoi ce n’est pas une fatalité)
Le problème n’est pas la générosité des entreprises.
Le problème, c’est la stratégie.
Les interventions confort immédiat sont incapables de traiter les causes profondes ou de préparer les salariés à un environnement de travail complexe, instable et émotionnellement exigeant.
Ce dont les organisations ont réellement besoin, ce sont d’actions qui permettent aux salariés de :
• réguler l’hyperstress,
• alléger durablement la charge mentale,
• recadrer cognitivement les situations difficiles,
• restaurer et protéger leur énergie physique,
• stabiliser leur attention,
• agir sur des pathologies courantes : anxiété, insomnie, fatigue chronique…
Ce sont ces compétences — et non un massage ou trois respirations profondes — qui permettent de traverser la complexité du travail moderne sans s’effondrer.
Vers une nouvelle génération de dispositifs : le salarié acteur de son bien-être mental
La clé n’est pas de détendre les salariés.
La clé, c’est de les équiper.
La détente est agréable.
La compétence est durable.
Le salarié doit pouvoir :
• agir sur son stress,
• ajuster son émotionnel en situation,
• canaliser son mental,
• renforcer sa résilience,
• traverser les aléas sans se sentir submergé.
Quand l’individu devient acteur de son bien-être mental, il n’attend plus qu’on fasse pour lui.
Il sait comment se réguler, comment rebondir, comment protéger son énergie.
Il reprend le volant — et là, tout change.
Ce n’est plus du bien-être cosmétique.
C’est de la préparation mentale appliquée au travail.
Conclusion : sortir enfin du grand malentendu
L’entreprise ne manque pas d’envie d’agir.
Elle manque d’outils adaptés.
Les salariés ne manquent pas de volonté.
Ils manquent de compétences internes.
Sortir du paradoxe, c’est passer d’un bien-être récréatif à un bien-être capacitant, qui renforce la résilience, stabilise le mental, protège l’énergie et prépare réellement à la complexité du travail.
Le monde du travail sera durablement exigeant.
À nous de créer les conditions pour que chacun puisse y être mentalement prêt, pas seulement momentanément détendu.
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