Harcèlement : retrouver du pouvoir d’agir

Écrit par Jean-Paul Lugan, psychologue, coach, préparateur mental — 04/12/2025

Souffrance : quand l’esprit s’épuise

Le harcèlement moral plonge la personne ciblée dans une spirale où la peur, la confusion et l’impuissance deviennent le quotidien. La souffrance n’est pas seulement émotionnelle : elle altère le jugement, la vigilance, la capacité à se défendre — bref, tout ce qui pourrait l’aider à sortir de l’emprise. Cette perte de repères empêche bien souvent de voir une issue.

Harcèlement : un processus, pas un accident

Un harcèlement moral ne survient pas par hasard. C’est une dynamique relationnelle qui s’installe progressivement. Le harceleur teste, avance, appuie.
La victime, elle, se tait, s’adapte, minimise… non par choix, mais parce que son système nerveux cherche simplement à éviter le conflit.
Comprendre ce processus est essentiel : il révèle où se situe la marge de manœuvre réelle.

Victime : responsable, oui — coupable, jamais

Dire qu’une victime a une part de responsabilité ne signifie en rien qu’elle est coupable du harcèlement.
Cela signifie qu’elle peut parfois :

• dire ou faire des choses inadaptées face à un agresseur,
• laisser dire ou laisser faire,
• ne pas exprimer ses besoins,
• ne pas poser les limites nécessaires.

Pas pas faiblesse : par protection.
Tant qu’elle se croit totalement impuissante, elle reste totalement dépendante.
Reprendre une part de responsabilité, c’est retrouver du pouvoir d’agir.

Harceleur : 100 % responsable de ses actes

Le harceleur est pleinement responsable de ses comportements.
Mais si la victime se pense totalement sans ressources, elle place sa sécurité dans les mains de celui qui lui fait du mal — ou dans l’espoir d’un recours juridique, parfois long et incertain.
Reconnaître sa zone d’action, même minime, lui permet de cesser d’attendre… et de commencer à reprendre la main.

Retrouver du pouvoir d’agir

Accompagner une personne harcelée, c’est l’aider à acquérir les compétences pour :

• ne plus dire ou faire ce qui nourrit l’agresseur,
• ne plus laisser dire ou laisser faire,
• apprendre à dire ou faire ce qui la protège réellement,
• mobiliser ses ressources mentales, émotionnelles et physiques,
• réintroduire des comportements qui rétablissent sa sécurité.

Quand elle reprend sa part d’action, même symbolique, la dynamique se renverse : elle passe de cible à actrice.
C’est à ce moment-là que les choses commencent vraiment à changer.

Si vous êtes victime de harcèlement moral, et que vous avez envie de savoir ce que je peux vous apporter prenez rendez-vous.

La protection comme la santé mentale n'est pas un luxe, c'est une compétence.