24/7/2025
La souffrance au travail résulte à la fois de l’organisation et de soi. Une co-responsabilité à reconnaître pour prévenir les risques psychosociaux.
Par Jean-Paul Lugan, psychologue, coach, expert en préparation mentale et auteur de « Santé mentale, la méthode M.I.N.D à portée de tous » – 24 juillet 2025
On l’oublie parfois, mais la souffrance au travail ne relève pas uniquement de l’organisation ou de l’environnement professionnel. Elle est aussi liée à l’histoire, aux ressources, aux attentes et à la posture mentale de l’individu.
C’est pourquoi une lecture simpliste et univoque de ce phénomène passe à côté de l’essentiel : la souffrance au travail est le produit d’un double mécanisme, exogène et endogène.
L’organisation et le style de management ont un impact direct sur le bien-être psychologique.
Une structuration rigide, des horaires figés, un management uniforme qui ignore les différences de motivation et de compétence fragilisent les salariés.
De même, une reconnaissance perçue comme injuste ou une communication floue sur les missions ou la vision de l’entreprise entretient un climat d’incertitude, de démotivation, voire de défiance.
Les salariés avancent alors dans un flou constant, à la recherche d’un sens qu’ils ne trouvent pas, ou qu’on ne leur transmet pas.
Certains collaborateurs occupent des postes qui ne leur correspondent ni en termes de sens, ni de motivation.
D’autres acceptent des fonctions qui exigent une confiance en soi qu’ils n’ont pas encore construite.
Certains manquent des ressources physiques, mentales ou relationnelles nécessaires pour affronter les exigences quotidiennes.
De là naissent des souffrances spécifiques comme :
Faute de lucidité ou d’énergie, certains salariés attendent que l’entreprise s’ajuste à leurs fragilités personnelles :
Pour compenser l’absence de prise en compte de leurs fragilités, certains recourent à des stratégies de régulation : retards, absences injustifiées, arrêts maladie…
Certains demandent des salaires déconnectés du marché pour justifier un refus.
D’autres déclinent des postes sous prétexte qu’ils ne leur correspondent pas, quitte à s’installer dans un chômage durable — ce qui pèse sur la productivité globale et renforce le déficit collectif.
Il est crucial de ne pas déléguer entièrement à l’entreprise la responsabilité de notre bien-être.
L’organisation doit améliorer ses pratiques, mais chaque individu doit agir sur :
Prendre soin de soi n’est pas un luxe, c’est une compétence : celle de se connaître, de cultiver ses ressources et d’arrêter de chercher à l’extérieur ce que l’on n’entretient pas en soi.
La seconde responsabilité consiste à assumer ses choix — y compris celui de ne pas vouloir changer — sans en faire porter le poids à l’entourage, à l’entreprise ou à la société.
En acceptant cette part de responsabilité, chacun peut retrouver sa puissance d’agir.
J’ai vu des milliers de personnes passer de la sensation d’être piégées à la clarté, la joie et la capacité à décider, simplement en reprenant leur responsabilité personnelle.
Les entreprises peuvent, via leurs RH, faire passer ce message : chacun a une part à jouer, et il est possible d’apprendre les compétences nécessaires pour assumer pleinement sa vie professionnelle et personnelle.
Si ni l’entreprise ni le salarié ne parviennent à créer un alignement, l’entrepreneuriat reste une option pour inventer un environnement adapté à soi.
Ces constats viennent de mon expérience en recherche et en ateliers auprès de dirigeants, managers et collaborateurs, autour de la santé mentale, du management de soi et de la prévention des risques psychosociaux.
📖 Pour aller plus loin : lire mon livre Santé mentale, la méthode M.I.N.D à portée de tous
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