‍Par Jean-Paul Lugan, psychologue, coach, expert en préparation mentale et auteur de « Santé mentale, la méthode M.I.N.D à portée de tous » – 05 aôut 2025

Quand nos convictions ne suffisent plus

Face à notre incapacité à agir en cohérence avec nos valeurs, nous développons des croyances dites "protectrices" pour préserver notre estime de nous-même.

Cette estime est le fruit d’une comparaison intime entre ce que nous valorisons, la manière dont nous voulons vivre nos valeurs… et ce que nous en faisons réellement.

Le problème ? Ces croyances nous éloignent de nous-mêmes et minent, insidieusement, notre santé mentale.

L’ère des valeurs sans alignement

Aujourd’hui, nous ne manquons ni de valeurs, ni de principes. Ce qui fait défaut, c’est la colonne vertébrale. Nous savons ce qui est juste. Nous savons ce que nous aimerions incarner.

Mais entre le savoir et l’action, il y a un fossé : celui de notre mental.
Trop fragile, trop dispersé, trop peu entraîné.
Pas assez de force intérieure pour se mettre en question et se remettre en question.
Pas assez de leadership sur soi pour dire "non" à ce que nous ne voulons pas être.

Quelques exemples… qui sentent le vrai

• Nous prônons l’exemplarité, mais laissons passer les retards.
• Nous exigeons l’arrêt du télétravail, mais n’osons pas faire appliquer la règle.
• Nous défendons l’ordre, mais restons silencieux face aux incivilités.
• Nous valorisons l’autorité parentale, mais laissons nos enfants décider de tout à table.

Quand notre incohérence se déguise

Plutôt que de regarder cette incohérence en face, nous la rhabillons :

• Nous ne parlons pas de faiblesse, mais de souplesse.
• Nous ne parlons pas de renoncement, mais de modernité.
• Nous ne parlons pas d’impuissance, mais de bienveillance.

Les croyances protectrices : bouclier ou mensonge ?

Ce que la psychologie nomme croyance protectrice, c’est un récit intérieur. Un récit qui nous permet de redonner une éthique et du sens à ce qui n'en a pas et de préserver, artificiellement, notre estime de nous-même.

Mais soyons clairs : Cette croyance ne nous protège pas. Elle nous déconnecte.

Le poison doux de l’autojustification

Elle nous évite la honte à court terme…
Mais elle installe le malaise à long terme.
Elle nous permet de continuer à fonctionner… mais en contrebande avec nous-mêmes.

Même temporaire, elle est toxique.
Elle :

• nous empêche de nous regarder lucidement,
• suspend notre responsabilité et la culpabilité qui pourrait en découler,
• bloque l’ajustement de notre posture,
• masque le mal-être lié à ce non-alignement,
• mine notre estime plus sûrement que n’importe quelle critique extérieure.

Quand le récit devient réalité

Et lorsque cette croyance devient permanente, elle s’installe comme une vérité.
Elle devient un filtre. Une logique.
Une ligne de défense… devenue ligne de conduite.

Et alors, ce n’est plus seulement notre santé mentale qui s’abîme.
C’est notre intégrité psychique qui vacille.

Le camouflage n’est pas du sens

Réattribuer du sens à ce que nous ne faisons pas ou à ce que nous tolérons, ce n’est pas du sens.

C’est du camouflage.

Ce n’est pas une preuve d’adaptation.

C’est une stratégie d’auto-aveuglement.

Le retour du refoulé

Et ce que nous refusons de voir en nous finit toujours, tôt ou tard, par nous rattraper. Et là, la souffrance ressurgit. Et elle fait mal.

Pour revenir à soi

📖 …et traiter ce problème, lire mon livre : Santé mentale, la méthode M.I.N.D à portée de tous

📆 Vous souhaitez avancer sur ce sujet ? Je vous propose un échange.

👁 Voir aussi nos formations ou coaching sur notre site‍

Mes mantras

« Prendre soin de soi n’est pas un luxe, c’est une compétence. »
« Prendre soin des autres n’est pas seulement un devoir, c’est une responsabilité partagée. »