Le drame de Jean Pormanove, miroir d’une société saturée

Le 18 août 2025, le streamer Jean Pormanove est mort en direct sur la plateforme Kick, après près de deux semaines de live ponctuées d’humiliations, de violences physiques et psychologiques.
Ce drame n’est pas un simple “dérapage”. Il symbolise la dérive d’une société saturée d’émotions, avide de toujours plus de sensations.

Dopamine en continu : un danger pour la santé mentale

Chaque notification, vidéo, message ou pari en ligne déclenche une dose de dopamine, ce neurotransmetteur associé au plaisir et à la récompense.
Le problème ? Cette hormone est prévue pour des récompenses ponctuelles, pas pour une stimulation permanente.
À force d’être sollicitée en continu, elle perd de son efficacité. Le cerveau réclame alors plus fort, plus intense, plus extrême pour ressentir quelque chose.

Quand la saturation émotionnelle devient addiction

Ce mécanisme est celui de l’addiction.
Qu’il s’agisse de drogues, d’alcool, de jeux ou d’hyperconnexion, la logique est la même : la saturation émotionnelle use la santé mentale et pousse à des comportements extrêmes.

• Addictions aux substances : repousser les limites du ressenti par des produits.
• Addictions comportementales : incapacité à poser le téléphone, à sortir des écrans.
• Addictions émotionnelles : besoin compulsif de sensations fortes et violentes.

L’addiction est difficile à soigner, car elle touche à la fois le corps, le cerveau et la vie psychique.

Du Colisée antique aux arènes numériques

Le cas de Jean Pormanove illustre un autre phénomène : la mise en spectacle de la souffrance humaine.
Hier, les gladiateurs affrontaient la mort dans les arènes romaines.
Aujourd’hui, ce sont des vies brisées en direct, des combats extrêmes comme le MMA, ou des vidéos trash qui deviennent des divertissements.
C’est la dignité humaine qui est mise en jeu, sous le regard d’un public captivé.

Protéger la santé mentale par la frugalité émotionnelle

La conséquence de cette surenchère émotionnelle est claire : anxiété, perte de concentration, isolement, comportements destructeurs.
Pour protéger la santé mentale, il est urgent de retrouver une forme de frugalité émotionnelle :

• apprendre à savourer les plaisirs simples,
• accepter le silence et le vide,
• redonner de la valeur au lien humain et à la rareté.

Épicure l’avait déjà enseigné : le bonheur ne vient pas de l’excès, mais de la juste mesure.

La mort de Jean Pormanove n’est pas un accident isolé. Elle est le miroir de notre époque : une époque qui consomme les émotions comme des produits, au détriment de la santé mentale.
Mais nous pouvons choisir un autre chemin : celui de la sobriété émotionnelle, du respect de soi et des autres, et d’un équilibre mental plus solide.

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